Voici un article qui propose de découvrir les bases du monde passionnant des huiles essentielles et de l’aromathérapie, entre histoire, alchimie et magie aromatique… Bon voyage.
Les rôles des huiles essentielles dans les plantes qui les produisent.
Les huiles essentielles sont ce que l’on appelle en biologie végétale des métabolites secondaires. En langage courant, des substances occasionnellement produites par la plante.
Dans sa vie quotidienne la plante sécrète en permanence des métabolites primaires, nécessaires à son bon fonctionnement de tous les jours, depuis qu’elle est sortie de sa graine jusqu’à sa disparition. C’est en gros ce qui lui permet de se nourrir et de vivre.
Les métabolites secondaires servent à répondre à des besoins spécifiques de la plante. Cela englobe la reproduction et la défense contre les prédateurs, deux types de réponses chimiques à son environnement pour pallier à son incapacité à se déplacer pour fuir ou séduire.
Cette réponse chimique leur permet de lutter contre les maladies, les virus, les champignons, les bactéries. Cela leur permet également de lutter contre les herbivores qui voudraient les manger où les écraser, en produisant des substances indigestes ou irritantes.
D’autre part, c’est un moyen très efficace d’attirer vers elles, les insectes pollinisateurs via de délicieuses odeurs.
Comment s’y prend-on pour l’extraction des huiles essentielles ?
Il faut tout d’abord signaler que toutes les plantes ne contiennent pas d’huile essentielle, d’autres en ont en quantité tellement minime qu’elles ne pourront connaître un usage commercial. On dénombre actuellement plus de 300 huiles essentielles différentes sur le marché, mais ce sont bien des milliers de végétaux qui développent ces essences si précieuses.
On extrait l’huile essentielle de la plante dans un alambic, via de la vapeur d’eau. Cette vapeur passe à travers les plantes dans une cuve hermétique et entraîne avec elle l’huile essentielle. Ensuite, la vapeur d’eau est refroidie et condensée. L’huile essentielle flotte alors sur l’eau et peut être récupérée.
Car et retenez bien ceci, l’huile essentielle ne se mélange pas avec l’eau : Ainsi lorsque vous entendez quelqu’un conseiller de mettre quelques gouttes d’huiles essentielles dans une bouteille d’eau pour boire tout au long de la journée, c’est un conseil peu judicieux, surtout si la bouteille est en plastic.
Un peu d’histoire autour des pratiques savantes des médecines traditionnelles.
On doit au monde arabo-persan le perfectionnement des techniques de transformation de la matière telle le verre, le métal et la céramique , mais aussi le parfum et le médicament.
Gens de savoirs et artisans ont conjugué leurs talents et sont arrivés à la technique de sublimation de la matière, en volatilisant un corps solide pour le transformer en corps liquide. C’est le principe de la distillation.
L’alambic est une découverte de la médecine arabo-persane du IX ème siècle. Cette technique a vu le jour grâce à l’alchimie et son concept de séparer la matière puis de l’assembler à nouveau (Solve et Coagula) pour atteindre le grand œuvre et découvrir l’esprit caché dans la matière.
Une eau informée d’une remarquable puissance
Les eaux florales et les hydrolats sont les eaux résiduelles de la distillation des huiles essentielles. Ils renferment entre 0,2 et 2 % de composés aromatiques.
Cette faible concentration permet une utilisation douce qui convient généralement à un public plus fragile comme les enfants, les femmes enceintes, les personnes neuro-sensibles (souffrant d’Alzheimer, de Parkinson, d’épilepsie), les animaux.
Les hydrolats fonctionnent remarquablement dans le domaine de l’aromathérapie énergétique.
La méthode utilisée pour extraire les essences de la peau des agrumes est appelée expression mécanique à froid. Les zestes sont écrasés à froid et libèrent des essences fragiles qui craignent la chaleur.
Des produits rares et précieux
Les huiles essentielles sont devenues des produits à la mode. Les principaux consommateurs sont les industries de la parfumerie fine et de la cosmétique (savons, shampoings, gel-douches, crèmes). Il faut également inclure l’industrie des produits sanitaires (elles masquent les odeurs désagréables des lessives et des détergents).
Depuis quelques années, les huiles essentielles ont fait leur apparition dans l’agroalimentaire. Elles sont utilisés comme exhausteur de goût et fragrances dans divers produits (café, thé, tabac, vins, yaourts, plats cuisinés notamment).
La production mondiale d’huile essentielle avoisine les 110.000 tonnes. Les trois huiles les plus vendues représentent 90% de ce volume: HE Orange (51.000 tonnes), HE Menthe des champs (32.000 tonnes), HE Citron (9,200 tonnes).
Le marché de l’aromathérapie ne représente que 2% de la production aromatique mondiale.
Les rendements varient beaucoup d’une espèce à l’autre. Pour produire un kilo d’huile essentielle d’eucalyptus, il faut 30kg de feuille, mais il en faut une tonne pour le géranium et près de quatre tonnes de pétales pour la rose.
Voilà pourquoi nous déconseillons d’en utiliser à tout va. Par exemple, on entend souvent parler de recettes de produits maison pour le lave-linge qui en contiennent. C’est inutile, car l’odeur ne se fixe pas sur le linge. Les assouplissants et autres lessives contiennent des fixateurs de parfums.
Idem pour nettoyer les sanitaires, les dosages de certaines recettes sont irresponsables d’un point de vue écologique.
Dans une certaine mesure, vous pouvez garder vos essences d’agrumes périmées pour parfumer et assainir vos pièces et vos sanitaires. Parce qu’une fois ces essences passées de date, il est déconseillé de les utiliser sur la peau.