Des avancées dans le domaine du cancer sont apparues depuis plusieurs années : des chercheurs ont révélé que les récepteurs olfactifs du corps humain, habituellement associés au nez, sont aussi présents dans des zones comme la peau, l’intestin, le foie et même le sang.
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Des récepteurs olfactifs bien au-delà du nez
Traditionnellement, les récepteurs olfactifs permettent de capter les odeurs dans le nez. Cependant, grâce à des techniques de séquençage génomique, il a été découvert que d’autres parties du corps possèdent également ces récepteurs. Par exemple, dans l’intestin, l’activation de certains récepteurs olfactifs par des terpènes peut moduler la sécrétion de sérotonine, le neurotransmetteur associé au bien-être. Des expériences utilisant des huiles comme celles de thym ou de clou de girofle ont montré que ces terpènes favorisaient une production accrue de sérotonine, qui pourrait être bénéfique pour l’équilibre intestinal et mental.
Les terpènes et le cancer : un lien prometteur
En laboratoire, des essais menés avec des terpènes issus d’huiles essentielles montrent des effets surprenants sur les cellules cancéreuses. Par exemple, le citronellal, un terpène extrait de l’huile essentielle de citron, s’est montré capable de ralentir la croissance des cellules cancéreuses du foie. Ce processus est rendu possible par l’interaction de ces terpènes avec des récepteurs olfactifs spécifiques présents sur les cellules cancéreuses, augmentant le calcium intracellulaire et activant l’apoptose, c’est-à-dire la destruction programmée des cellules anormales.
En 2015, l’équipe du Pr. Hanns Hatt a montré que l’activation du récepteur OR1A2 avec des terpènes de citron engendrait un mécanisme naturel d’autodestruction dans les cellules du cancer du foie. De la même manière, l’huile essentielle de bois de santal a démontré une efficacité sur des cellules de leucémie myéloïde chronique en activant d’autres récepteurs olfactifs spécifiques (OR2AT4), limitant la prolifération cellulaire.
Une approche naturelle qui pourrait révolutionner les soins
D’autres terpènes, tels que le bêta-ionone extrait de l’huile de rose de Damas, révèlent également des effets similaires, notamment sur les cellules de la prostate, en augmentant le calcium intracellulaire, ralentissant ainsi le développement de cellules cancéreuses. Bien que ces résultats restent encore limités aux études en laboratoire, ils ouvrent la voie à des applications cliniques qui pourraient exploiter les arômes et huiles essentielles pour des traitements naturels en oncologie.
Ces découvertes renforcent l’idée que le corps possède des mécanismes d’autorégulation puissants et que certaines odeurs naturelles, loin de ne produire qu’un effet aromatique, peuvent interagir profondément avec notre physiologie. Tant pour la communauté scientifique que pour les amateurs d’huiles essentielles, ces recherches soulignent le potentiel d’utiliser des arômes naturels pour bien plus que le simple bien-être émotionnel, mais comme un levier d’interaction thérapeutique avec les cellules mêmes du corps.
Source : https://sciencepost.fr/pouvoir-des-odeurs-terpenes-huiles-essentielles-cancer/